Enova Robotics est une société de technologie haut de gamme spécialisée dans le domaine de la sécurité et la surveillance, fondée en 2014 par Anis Sahbani. Pour comprendre l’histoire de l’entreprise il faut comprendre celle de son fondateur.
Qui est Anis Sahbani ?
Né et ayant vécu à Tunis, Anis fait ses études à Tunis au collège Sadiki. Après avoir obtenu un baccalauréat mathématique en 1993, il poursuit ses études en intégrant l’IPEST (Institut Préparatoire aux Etudes Scientifiques et Techniques) puis l’ENIT (Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes). Il décroche une bourse de l’Etat pour faire son DEA et son doctorat.
Voulant poursuivre une thèse, il cherche à obtenir une autre bourse complémentaire du centre de recherche français (CNRS).
Deux sujets s’offrent alors à lui : la robotique ou la sécurité informatique. Il fait, sans surprise, sa thèse sur le sujet de la robotique.
Il déclare à Business News lors d’une interview en 2018 que cela était un choix réfléchi : « Aujourd’hui, quand je vois le fruit de mes efforts, je suis ravi de ce choix et je n’ai absolument aucun regret ! »
Il effectue son doctorat au sein de l’université Paul Sabatier de Toulouse et devient ensuite docteur en robotique et maitre de conférences à l’université Pierre et Marie Curie où il enseigne depuis 2004.
Après presque 10 ans d’enseignement, il veut passer à quelque chose de plus concret : la fabrication de robots. Il ne souhaite pas être salarié et décide donc de créer sa propre société.
Il se réinstalle en Tunisie en 2013, pays qu’il avait quitté en 1998, et passe une année entière à se former lui-même aux bases financières et managériales. Il fait le tour des fonds d’investissements, des agences de promotion dédiées à l’innovation, des chambres de commerce etc.
En 2014, il lance « Enova Robotics », sa société, basée à Sousse en Tunisie. Elle se spécialise dans le domaine du développement de robots mobiles et de drones, de l’intelligence artificielle et de l’industrie des technologies de pointe.
Concernant le choix de sa localisation, Sousse a été choisie compte tenu du développement de la mécatronique (discipline combinant mécanique et électronique) au sein de sa technopole.
Aujourd’hui, en plus de gérer sa société, Anis est encore professeur de robotique à Paris 6 à mi-temps.
Une société récompensée
Depuis sa création, Enova Robotics a été récompensée à maintes reprises :
- En novembre 2016 : 1er prix du concours national des inventions tenu en Tunisie et organisé par le ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes entreprises (PME).
- Toujours en novembre 2016 : prix du meilleur jeune dirigeant discerné à Anis aux CJD Business Awards.
- En décembre 2016 : médaille d’or de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) au salon international des inventions au Caire.
- En janvier 2017 : médaille d’or au salon des inventions au Koweït, 2ème plus grand salon du monde.
Partenariat avec Orange
Initié en 2018, cette collaboration a permis d’augmenter considérablement la visibilité d’Enova Robotics. La société Orange a en effet invité Enova Robotics à s’installer sur son stand à VivaTech, salon des nouvelles technologies, en 2018 et 2019, pour l’aider à intégrer les marchés internationaux.
« La robotique est un secteur d’innovation qui nous intéresse car il répond à de nombreux besoins. Enova Robotics étant le seul acteur dans ce domaine en Afrique, cela nous est apparu naturel de l’inviter ! » Leila Meherzi, responsable innovation et numérique à Orange Tunisie.
A la fois partenaire commercial et d’innovation, Orange fournit les puces qui équipent les robots ainsi que des solutions logicielles de visioconférence et de prise de rendez-vous. Actuellement, Enova réfléchit à l’intégration de la 5G et aux perspectives qu’elle pourrait ouvrir.
VivaTech a également permis à Anis de se rapprocher de la société de protection Securitas, avec laquelle il a effectué des démonstrations des capacités du Pearl Guard sur les sites sensibles de possibles clients comme le groupe d’aéronautique et de défense Safran ou encore le fabricant de missiles MBDA.
Partenariat avec Milestone
Milestone Systems, leader mondial en matière de logiciels de gestion de vidéo IP (VMS) à plateforme ouverte et Enova Robotics sont devenus partenaires en France, permettant de connecter l’IA des robots à celle d’un VMS. Ceci pour permettre de protéger durablement et de manière automatisée les sites sensibles, industriels, désaffectés…
« Chez Milestone Systems, nous fournissons un contrôle global dans un système ouvert, éprouvé et évolutif, qui offre une connaissance en temps réel de toute situation. Aujourd’hui, nous connectons notre intelligence à celle des robots autonomes d’Enova Robotics, pour permettre aux agents de sécurité de consacrer leur temps à des tâches à valeur ajoutée qui ne sont pas automatisables. Nous sommes particulièrement fiers de cette nouvelle association technologique ! » Rémy Deutscher, DG France de Milestone System.
Grâce à cette association technologique, les responsables sûreté et sécurité des infrastructures critiques pourront bénéficier d’une totale interopérabilité entre le VMS de Milestone Systems et les robots autonomes d’Enova Robotics.
« Connecter nos robots autonomes au VMS de Milestone Systems, c’est proposer aux sites sensibles une solution globale, sur une même plateforme, où l’interopérabilité hommes et technologies prend une nouvelle dimension. » Frédéric Glaubert, responsable innovation du département sûreté et sécurité d’Enova Robotics.
Et avec la crise sanitaire ?
« La pandémie a mis un sérieux coup d’arrêt à notre activité qui est fondée à 100% sur le hardware. Dans le même temps, nos services sont particulièrement adaptés pour faire face à a cette crise, notamment pour soulager le personnel soignant et accompagner les patients » explique Anis.
Durant le confinement, Enova Robotics a installé le robot Veasense à l’hôpital Abderrahlen Mami Ariana. Afin de lutter contre le virus Covid 19, Veasense est là pour assister l’équipe médicale grâce à une télé présence permettant aux médecins d’assurer un diagnostic à distance des patients, potentiellement atteints.
Veasense permet également d’offrir aux patients et à leurs familles la possibilité d’organiser des sessions de visites virtuelles à l’aide d’un outil de visioconférence. Le Veasense n’est cependant pas le seul robot à avoir été mis à contribution pendant la crise.
Durant le premier confinement, le ministère de l’Intérieur a pris l’initiative d’utiliser des robots P-Guards de surveillance autonome dans la capitale Tunis (ville la plus peuplée du pays) afin d’y faire respecter les consignes en vigueur. Les robots patrouillaient dans la rue et émettaient des messages pré-enregistrés à la vue d’une personne : « Qu’est-ce que vous faites ? Montrez-moi votre pièce d’identité. Vous n’êtes pas au courant du confinement ? » Les données collectées par les robots étant, bien évidemment, traitées et analysées par des agents de surveillance depuis un post de commande.