Projet « Vulcain » : collaboration d’Enova Robotics avec l’armée française

La robotique dans l'armée

Les robots commencent à prendre une place de plus en plus importante dans les opérations terrestres militaires. Au Royaume-Uni, la British Army mise sur la robotisation pour palier la baisse de ses effectifs (expérimentation du programme « Spiral » en cours).

Aux Etats-Unis, L’US Marine Corps (USMC) s’est intéressé très tôt aux possibilités offertes par les « robots mules ». Le projet « SMET » (Small Multipurpose Equipment Transport) de l’US Army vise à mettre au point un robot mule destiné à ses brigades de combat.

La Russie a annoncé, en avril, la création d’une unité entièrement robotisée, équipée de « cinq complexes robotiques Uran-9 » (correspondant à 20 machines). Sa mission sera d’élaborer des doctrines d’emploi et de former leurs futurs opérateurs.

Un robot mule expérimental Estonien THeMIS est déjà en test au Mali. Mais les pays ne sont pas tous au même degré d’avancement dans le domaine de la robotique militaire.

Et en France ?

Depuis que la Direction Générale de l’Armement (DGA) à lancé le programme FURIOUS (FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué) en 2018, l’armée de Terre à pour objectif de disposer de robots opérationnels d’ici 2030.

Ceci dans le but de « générer des effets de masse et d’accélérer le rythme opérationnel pour augmenter le rendement de la force dans des domaines aussi variés que les systèmes de surveillance, de protection, de détection des menaces ou des flux logistiques » d’après l’explication de Charles Beaudoin, ancien général de division auprès du chef d’état-major de l’armée de Terre.

 

Depuis le début de cette année, l’armée de Terre a effectuée plusieurs évaluations et expérimentations.

  • En février, via son « Battle Lab Terre », elle a organisé à Satory une démonstration de convoi autonome, dans le cadre du projet « micro-convoi au contact ».

 

  • En mars, les sous-lieutenants de l’Ecole militaire interarmes (EMIA) ont testé plusieurs robots dans des scénarios de combat en zone urbaine.

 

  • Le 10 juin s’est déroulée à Satory, la première « journée de la robotique aéroterrestre » organisée par l’armée de Terre, le groupe Nexter et le GICAT (groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres).

Le projet Vulcain qu'est-ce que c'est ?

Cette journée a été l’occasion de lancer le projet Vulcain, évoqué par le général Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de Terre. D’ici l’été prochain, l’armée de Terre comptera une nouvelle unité dédiée à la robotique : la section Vulcain.

 

« Dédiée à l’exploration et à l’emploi des systèmes automatisés, cette section expérimentera des robots aéroterrestres afin d’évaluer les gains opérationnels de la robotique et éclairer les choix d’équipement futurs. La création de la section s’inscrit dans un plan plus large : le projet Vulcain, lequel a pour finalité de robotiser l’armée de Terre à l’horizon 2040. Il doit identifier le potentiel de la robotique de combat, permettre les innovations tactiques et ne garder que les bonnes solutions ». Terre Info Magazine

 

La section Vulcain prendra ses quartiers au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine, elle devrait récupérer les robots mules ROBOPEX actuellement utilisés au Mali.

Vulcain est un projet relatif à l’ONERA. L’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA), qui a participé avec certains de ses robots patrouilleurs à la journée de la robotique aéroterrestre du 10 juin.

 

La journée de la robotique aéroterrestre

Comme dit précédemment, à l’occasion de cette journée, l’armée de Terre a exploré l’emploi des systèmes automatisés du futur afin d’identifier la robotique de combat. « Exposer les machines au danger plutôt que les humains », voilà l’intérêt du projet Vulcain présenté à Satory (site ou vivent près de 5000 militaires et sur lequel sont imaginés les robots de demain).

L’idée de cette journée est venue avec les différents travaux menés par l’armée de Terre sur la robotisation et son emploi au combat à l’horizon 2030-2040.

17 industriels spécialisés dans les robots et drones terrestres et aéroterrestres ont exposé les dernières évolutions de la robotique dans ces domaines.

Enova Robotics a eu l’honneur de pouvoir exposer et défiler avec le P-Guard, robot autonome de surveillance et d’alerte à distance lors de cette journée.

A l’horizon 2040

En 2040, le champ de bataille sera plus transparent dans un contexte où les acteurs civils et privés accélèrent le rythme de l’innovation continuellement. Les adversaires auront eux aussi développé leurs inventions et les systèmes de brouillage seront plus efficaces. Il faut donc investir dans tous les domaines : protection, mobilité, discrétion, traitement d’informations, sécurité…

La place de chaque robot doit être minutieusement étudiée : doit-il être au service de l’armée de Terre, ou dirigé contre l’adversaire ? « Si on réfléchit à ça, l’ennemi aussi y réfléchit. Espérons que l’on prenne un temps d’avance et qu’on le garde (…) L’idée de Vulcain, c’est de faire un bond en 2035-2040. Quelle sera la technologie qu’on utilisera ? Quel emploi on en fera ? Quel sera le champ de bataille du futur ? Notre ambition est de travailler avec les industriels en ce sens. On teste les robots au Battle Lab et s’ils nous donnent satisfaction, ils sont produits », explique le chef d’état-major de l’armée de Terre, Thierry Burkhard.

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